Rencontre avec l’écrivaine Zuska Kepplová à l’INALCO (Paris)

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Zuska Kepplová (1982) : Buchty švabachom, roman sur les nomades des temps nouveaux. Dans le cadre de LITERA-TOUR le 1er décembre 2015 à 18 heures, l’Institut national des langues et civilisations orientale (INALCO) et sa section d’études slovaques proposent la rencontre  avec l’écrivaine Zuska Kepplová. Les extraits du roman Buchty švabachom  y seront lus par Simona Fochierová.

littéralement : les chaussons faits avec la schwabacher ; chaussons = petits gâteaux à la pâte levée fourrés au pavot ou/et à la confiture de prune, etc. ; la schwabacher = écriture gothique allemande, le nom vient de la ville de Schwabach, en Bavière.

Le volet Culture du quotidien slovaque SME (8.12.2011) parle avec la jeune écrivaine par le biais de son roman Buchty švabachom. L’article porte le sous-titre : Le bonheur à l’étranger ? Un mythe. Les Slovaques comme d’autres trentenaires, quarantenaires des anciens pays communistes sont une sorte de nomades des temps nouveaux. Ils s’approprient immédiatement l’histoire du roman. C’est un succès. Le livre parle beaucoup à la génération qui a connu le communisme et y a vécu son enfance. Celle-ci entre dans le monde d’adultes lors du tourbillon des années 90 et part (avec un baluchon de chaussons fourrés au dos = image de l’immigré slovaque au 19e siècle) à l’étranger étudier et/ou travailler pour une autre expérience et surtout pour l’illusion d’un monde meilleur. L’illusion s’évapore avec la sueur. Le livre est inspiré des histoires ordinaires de vies anonymes que matérialisent ses personnages à l’ère de la mondialisation.  L’écrivaine ouvre indirectement la problématique et l’évolution du statut « Slovaque à l’étranger » et son acceptation par la société slovaque. A la différence de l’exil d’autrefois, aujourd’hui, le retour est possible.

Avant 2006 en Slovaquie, une loi portait le nom de loi sur les Slovaques de l’étranger. Elle respirait l’allusion aux exilés de la monarchie austro-hongroise ou du communisme (cf. à l’émigration vers les USA au début du 20e siècle, Serbie, Roumanie, Russie ; après la deuxième guerre mondiale l’émigration vers les pays non-communistes). Depuis, l’intitulé a évolué, la séparation entre « eux » et « nous » s’est rétrécie. Peu importe où vit le Slovaque, il reste Slovaque. Même à distance, la génération des trentenaires-quarantenaires cultive la solidarité avec son pays d’origine. Autrement dit, le sentiment de se sentir concerné par son destin demeure.